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Atelier d'étude psychanalytique
ARGUMENT

Le mouvement #metoo a incontestablement transformé notre abord de la jouissance sexuelle et mis en question les mœurs du XXe s. Le Nom-du-Père comme fonction symbolique régulatrice et civilisatrice a perdu son privilège comme voie d’accès à un nouvel ordre amoureux et sexuel. L’Œdipe comme complexe ne constitue plus cette unique boussole à laquelle se référer pour donner sens aux sexualités de notre temps.
 
Dès son retour à Freud, Lacan s’est toujours démarqué des psychanalystes de son temps en dénonçant toute moralisation des pratiques analytiques des « post-freudiens » qui prônaient l’idéal « d’un amour génital ». Dérivant d’une sortie de l’Œdipe par une sexualité génitale hétéronormée, cet idéal réduisait les embrouilles du désir et son enracinement dans « une perversion polymorphe » propre à la sexualité infantile, à une union harmonieuse entre les sexes qui donnerait pleine satisfaction. Or, si le sens sexuel ne parvient jamais à faire tenir ensemble cette supposée harmonie entre les dits hommes et les dites femmes, c’est que la question du sens dans les rapports entre les sexes vire toujours au « non-sens »[1].
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« Il n’y a pas de rapport sexuel » selon l’expression de Lacan, signifie que le sens échappe concernant le rapport entre les sexes. Au-delà du sens œdipien ordonné par la fonction paternelle comme modélisant les choix de jouissances des sujets, Lacan nous oriente dans « la clinique du présent », comme l’indique J.-P. Deffieux, à partir d’une logique qui tient compte de « la liberté sexuée »[2]. Liberté de choix d’identité, d’objets amoureux et de genre que Jean-Pierre Deffieux identifie comme autant de tentatives et de solutions pour suppléer au non-rapport sexuel. Ce sont ces différentes solutions que nous explorerons dans le cadre de notre étude de la psychanalyse à l’atelier cette année. Notre titre, « sexualités contemporaines » convoque la diversité, voire la singularité solitaire, des jouissances sexuelles ouvertes par l’expansion infinie de l’appellation LGBT à LGBTQIA+. C’est par ce prisme que nous travaillerons le non-rapport sexuel aujourd’hui.
 
[1] Lacan J., « Télévision », Autres Écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 513.
[2] Cf. Deffieux J.-P., La clinique du présent avec Jacques Lacan, Le Paon, Le Champ freudien éditeur, Paris, 2024.
Enseignement propédeutique à la psychanalyse en lien avec UFORCA
Programme de l’Atelier d’étude psychanalytique 2024/2025

Sexualités contemporaines
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