Séminaire des membres ECF de l'ACF
Séminaire de Claire Poirot-Hubler
2024-2025 à Montpellier
En corps
Nous poursuivrons notre réflexion sur les effets de ce qui de l’Autre s’incorpore, en nous inspirant de cet énoncé de Lacan en février 1966 : "Un corps est quelque chose qui est fait pour jouir… C’est dans ce champ (de l’Autre) que se fait la jonction avec ce que j’ai appelé le pôle de la jouissance" ("La place de la médecine dans la psychanalyse", intervention de Jacques Lacan à l’invitation de Madame J. Aubry).
En appui, sur la richesse clinique de la "Conversation sur les embrouilles du corps "(Ornicar? n° 50, 2002, UFORCA, Bordeaux). La variété des vignettes présentées, la singularité de chaque cas permet d’attraper l’impact du mot dans le corps sur un premier versant, celui de l’articulé si ce n’est de l’articulable.
Au-delà, nous prolongerons l’approche d’un versant plus premier, représenté par cet énoncé de Lacan dans son "Compte-rendu du Séminaire 66-67, La logique du fantasme:
"[...] la jouissance […] ce n’est pas rien qu’elle ne s’aborde même en pratique que par les ravinements qui s’y tracent du lieu de l’Autre. […] que ce lieu de l’Autre n’est pas à prendre ailleurs que dans le corps, qu’il n’est pas intersubjectivité mais cicatrices sur le corps". Où nous retrouvons l’énoncé de Lacan, en mai 1967, "l’Autre […] c’est le corps".
Mystère du verbe qui se fait chair, à voir à quelle place "l’aborder, même en pratique".
J.-A. Miller reprend la question dans le cadre du dit phénomène psychosomatique : "Il y a incorporation d’un seul signifiant qui se trouve ainsi aux limites de l’ordre symbolique". Une marque en corps "de l’ordre du trait unaire, […] un signifiant qui vaut comme un insigne […] un hiéroglyphe […] la signature qui ne peut être qu’un X, […] un nom propre, un S1 absolu […] On considère qu’on a affaire à l’un tout seul." (Cours 85-86, Extimité, 22 janvier 86).
En prolongement, revenons au Président Schreber, aux grandes crises qu’il décrit, moments de débranchement de la chaîne signifiante, moments où une jouissance envahissante dévaste un corps méconnaissable. Il est notable que dans ce dont il essaie d’en dire, un point est resté en place: il ne doute pas de son identité, telle une signature au coin du tableau. Nous aurons à voir cela de plus près.
Et sans oublier Freud qui énonce ceci dans Le moi et le ça: "Le moi est avant tout un moi corporel […] (le) moi conscient: il est avant tout un moi-corps (Körper-Ich)". Entendons le Ich qui plonge ses racines profondément dans le Es.
Nous nous appuierons sur les textes référencés ci-dessous, ceux des ans passés et quelques autres propositions. Sans oublier les vignettes cliniques proposées par chacun.
Freud Sigmund, "Le moi et le ça", in Essais de psychanalyse, Petite Bibliothèque Payot, pp. 237-239 (fin chap. 2).
Lacan Jacques
- "La place de la psychanalyse dans la médecine", 16 février 1966, intervention à l’invitation de G. Aubry.
- Le Séminaire, Livre XIV, La logique du fantasme, Seuil, 2023, pp. 328 et suivantes. Et plus largement la séance du 10 mai 67.
- "Compte rendu du séminaire 1966-1967" in Autres écrits, pp. 323 et suivantes.
- "Radiophonie", in Autres Écrits, p. 373.
Miller Jacques-Alain
"Quelques réflexions sur le PPS", in Le phénomène psychosomatique, pp. 113-128, (1986, référence à préciser).
- Cours "Extimité", 22 janvier 86, pour "L’un tout seul".
- "Biologie lacanienne et événement de corps", in La Cause freudienne, n° 44, 2000.
"Conversation sur les embrouilles du corps", Ornicar?, n° 50, 2019.
Et vignettes cliniques de cette "Conversation".
- Cours du 2 juin 1999, L’expérience du réel dans la cure analytique.
Séminaire mensuel.
Lieu et dates sont indiqués après contact et une rencontre préalable.
Inscriptions et renseignements :
Prendre contact avec Claire Poirot-Hubler,
tél. 06 88 62 62 19 (en soirée de préférence)
Séminaire-atelier de Gérard Mallassagne
2024-2025 au CHU de Nîmes
« Une psychanalyse, c’est quoi ? »
C’est un dispositif, qui comprend un psychanalyste auquel s’adresse un sujet qui souffre de quelque chose, qui l’empêche de vivre comme il le souhaiterait, quelque chose qui le fait claudiquer. C’est la définition même du symptôme, le petit caillou pointu dans la chaussure, qui empêche de marcher, qui fait boiter. L’étymologie de symptôme est ce qui tombe avec le sujet.
1) Qu’est-ce qu’un symptôme ?
Le symptôme, qu’il soit médical ou analytique, est quelque chose qui gêne et dont on veut se débarrasser. Guérir vient du verbe guarir, qui veut dire protéger, défendre, préserver. La guérison vise à supprimer le symptôme ou bien à le réprimer suffisamment pour qu’il soit le moins gênant possible.
Pour la médecine, guérir c’est la suppression du symptôme. Les progrès de la science et des techniques médicales ont permis l’éradication de certaines maladies. Le symptôme médical est un signe, dont l’adresse au médecin va lui permettre d’établir un diagnostic. Un signe représente quelque chose pour quelqu'un, ou quelques-uns. Il apparaît comme un corps étranger venu pour agresser et dont le malade demande à être débarrassé et qui guérit lorsqu’il en est délivré avec retour à l’état antérieur.
Lors d’une conférence à Montpellier, le Dr. Augustin Menard mettait en opposition la clinique du regard porté au corps souffrant et la clinique de l’écoute, qui caractérise la psychanalyse et qui fonctionne avec le paradigme linguistique. Il faisait remarquer que les grands cliniciens n’excluaient pas pour autant l’écoute de leur malade.
Pour la psychanalyse, avec le symptôme analytique, nous passons de ce qui est objectivé, c’est-à-dire vu, observé, c’est la clinique du regard, à ce qui est entendu, subjectivé, c’est la clinique de l’écoute. Mais au-delà de la façon dont le sujet parle de son symptôme, à quoi sert-il, que serre-t-il ? Le symptôme est Janus, il a deux faces, l’une d’encombrement, c’est la version freudienne, l’autre d’arrangement, c’est le symptôme lacanien.
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Gérard Mallassagne
Psychologue clinicien – Psychanalyste
Membre de l’École de la Cause freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse,
Enseignant associé au Collège clinique de Montpellier
Coanimé par : Josiane Vidal, psychiatre, pédopsychiatre, psychanalyste
et Michel Galtier, psychanalyste
Séminaire mensuel — le lundi de 20h15 à 22h15 — en présence et en Webinaire.
Ouvert à toute personne intéressée par nos travaux.
Lieu :
CHU de Nîmes, 4 rue du Professeur Robert Debré
Calendrier 2024-2025 :
18 novembre — Séance inaugurale avec Augustin Menard
9 décembre, 13 janvier, 10 février, 10 mars, 7 avril, 12 mai, 16 juin
Inscriptions et renseignements :
Gérard Mallassagne : tel : 06 16 07 08 30
Infos sur le Site : www.gerardmallassagne.fr
Pour s’inscrire : gerard.mallassagne@wanadoo.fr (objet : présence ou visioconférence)
Séminaire de Jean Claude Affre
2024-2025 à Narbonne
Les noeuds borroméens et la clinique
Nous avons travaillé ces quatre dernières années le "dernier enseignement de Lacan" avec la topologie borroméenne, ses suppléances, ses clips, et le symptôme défini comme fonction nommante et nouante. Ce travail a porté sur la lecture de Joyce et le sinthome spécifié comme identité singulière du parlêtre.
À partir de janvier 2025, nous entrerons dans le "tout dernier" enseignement de Lacan, selon la formulation de J.-A. Miller. Nous aborderons le Lacan post-joycien et ses trois derniers séminaires. Nous ne quitterons pas, pour autant, les "espaces connectifs finis", avec ses trois modalités que sont les ronds R S I, liés mais séparés, et nous retrouverons, aussi les topologies toriques (tores troués) et les carrefours de bandes.
Nous suivons ainsi la pensée de Lacan avec le nœud bo comme métaphore réelle du non rapport sexuel (ronds équivalents donc substituables et ne faisant donc pas rapport) et son questionnement sur la possibilité sinthomatique de faire rapport para-sexué.
Séminaire mensuel — le samedi de 10h à 12h.
Une intention de présence en continu est nécessaire pour participer à ce séminaire.
Lieu :
Cabinet de Catherine Semoud, 10 bd du docteur Lacroix, Narbonne
Calendrier :
Le séminaire a repris le 5 octobre.
Prochaines dates : 16 novembre, 14 décembre.
Les dates pour 2025 seront définies avec le groupe lors de la prochaine session.
Inscriptions et renseignements :
Catherine Semoud - 06.65.24.38.48
Jean Claude Affre - 06.26.83.13.70